jeudi 14 mars 2019

Notre Bulle



Nous sommes tous les deux dans notre pièce, notre bulle comme nous aimons l'appeler.

Je suis devant toi dans une tenue que tu adores. Je porte mon collier bien évidemment, un porte jarretelle noir auquel est attachée une jolie paire de bas coutures, mes escarpins fermement verrouillés, un simple soutien-gorge en dentelle noire et j'ai mis le plug que tu m'as offert.

Je me tiens droite et fière de me montrer ainsi. Tu tournes autour de moi en laissant glisser tes mains sur mon corps. Je frisonne, je ferme les yeux pour apprécier ces douces caresses. Le calme avant la tempête qui nous attend, qui m'attend. 
Tu me fais mettre à genoux, telle est ma place. Je baisse la tête instinctivement. La pénombre de cette pièce ne te permet pas de voir mon sourire. Je suis bien ainsi, calme et apaisée, rien ne vient perturber mon esprit. Tu positionnes un miroir sur le mur et place dans son reflet le banc.

 Ta main se pose sur mon menton me faisant ainsi me relever. Un rapide coup d'œil pour savoir ce qui m'attend. Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire. Tu as ton regard joueur, tes yeux brillent et le petit rictus qui arpente tes lèvres est signes que nous allons passer un moment délicieux. 

Tu me fais placer à quatre pattes sur le lit, je perds soudain la vue. Mon ouïe en est plus affûtée. Je n'ai pas eu le temps de voir ce que tu avais préparé. Ma confiance est telle que je me laisse guider. Soudain des lanières viennent fouetter mon dos, mes cuisses et mes fesses. Ça pique un peu mais c'est salutaire. Je sens mes épaules se décontracter. Vient ensuite la cravache que tu fais tomber doucement puis tu augmentes la puissance. Je peux entendre ta respiration s'accélérer en même temps que la mienne. Tu y prends autant de plaisir que moi. 

Ma peau chauffe, brûle mais mon esprit et mon corps crient et hurlent « encore ».  Mon intimité à présent dévoilée ne trompe pas, j'aime ce que tu me fais. Tes doigts me parcourent, ils passent sur les boursouflures naissantes. Je suis haletante et toi enivrant. 

Tu m'ordonnes de me placer sur le banc. Je me penche sur celui-ci, les bras et les jambes de chaque côté. Mes poignets et mes chevilles sont vites menottés, me plaquant ainsi totalement. Le bâillon fait aussi son entrée, je sais par avance que je vais le mordre et baver. Les coups de martinet reprennent. 

L'instrument qui entre ensuite en contact avec mes fesses me fait vraiment mal. Cette fois ce n'est pas pour mon plaisir mais bel et bien pour me punir.  J'ai manqué à mon devoir et je dois subir.  « Le vengeur » comme tu l'as appelé, ce morceau de bois troué, ce paddle m'arrache des plaintes et quelques larmes. Je dois assumer mes erreurs pour ne plus les recommencer. 

Tu t'arrêtes, tes mains se baladent toujours sur mon corps échauffé par les lanières. Tu prends le temps de me masser les tétons, je sais très bien ce que ça signifie. La douleur est immédiate et reconnaissable, les pinces japonaises sont entrées dans la partie. Tu les tends,  je bouge légèrement pour voir ce que tu as fait. La tension est infaillible. Puis ta main trace le chemin jusqu'à ma bouche et ensuite vers mon intimité luisante. La même douleur et la même tension. Tu te plaque contre moi et me retire délicatement le bandeau. 

À travers ce miroir, je te vois et tu rayonne dans ton rôle. À  travers ce miroir, je me vois et je bave comme pas possible. J'aime ce que je vois, j'aime cet instant qui me parait une éternité. Nous plongeons nos regards à travers ce miroir. C'est si intense, si envoûtant. Je le grave dans ma mémoire. 

Tu reprends la cravache puis le martinet. J'avoue que je ne sais plus où je suis ni ce qui m'arrive. J'ai l’impression de planer, de m'envoler. Il se passe un moment où je suis totalement déconnectée et à ta merci. Je suis tienne, ta chose et j'aime ça. Je subis pour NOTRE plaisir. 

C’est un bonheur d'être enfin dans tes bras, la tête posée sur tes genoux. Tu me caresses, m'aide à reprendre conscience, tu me laisses redescendre à ma façon. Les larmes coulent sur mes joues, le sourire qui s'imprime sur mes lèvres en dit long. Je ne veux pas quitter tes bras, ton torse, je m'y sens si bien. 

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