mercredi 12 juin 2019

Menée à la cravache !



Je suis l’instrument de tes envies et tu as envie de jouer cette musique qui nous tient à cœur et que nous aimons tant.

Tel un chef d’orchestre exigeant, tu parcours la partition que je suis, non pas avec ta baguette mais avec la cravache. Tu la lèves pour que tous les pupitres se mettent en place. Plaisir, Esprit, Douleurs, et Lâcher prise sont prêts à être joués.

La mélodie du Plaisir se veut douce, elle se joue piano. La cravache mène le rythme parfait, un tempo langoureux et sensuel. Parcourant, de son bout en cuir, les divers instruments à sa portée. Mes fesses sont comme des timbales, elles sont tapotées doucement, laissant quelques traces sur la peau. C’est un solo de percussions enivrant où se mélangent les gémissements et le souffle court de ton instrument préféré.

Alors que la partition du Plaisir n’est pas finie, celle de l'Esprit entre à son tour en crescendo. Petit à petit, les instruments à vent se mettent à jouer et laissent libre court à leur doigté. L'arrangement est plus que divaguant, les nuances et les tonalités sont dissonantes. La partition de l'esprit se joue en fond et reste entêtante.

Place maintenant à la Douleur, la cravache du chef, que tu es, devient vive. Moderato puis accelerendo, piano puis forte, crescendo puis descrescendo. Tu tapes et frappes partout sur mon corps, celui-ci est tendu tel les cordes d’un violon. Cette partition est énergique et envoûtante, c’est ma préférée. Pouvoir prendre du plaisir en jouant selon tes ordres et ton envie, c’est juste agréable. Les instruments sont bien chauds et certains d’entre eux commencent à baver de plaisir.

Ces trois partitions sont jouées en canon. Elles sont répétées et reprises autant de fois qu’il le faut pour que tout soit parfait. La perfection c’est ce que tu recherches en tant que chef d’orchestre. Tu accélères et ralentis à ta guise. Ton instrument commence à ne plus suivre et à divaguer complètement. Tu ne le reprends pas. Alors la partition du lâcher prise peut enfin être jouée.

Les notes s’enchaînent mais ton instrument est ailleurs. Tu continues de battre tout en gardant un œil sur lui. Il perd pied de plus en plus et se met à sangloter et maintenant à pleurer. Tu décides alors de ralentir pour mettre un point d’orgue à ce concert d’émotions et de sensations.

Pour remercier la soliste, tu l'enlaces et la gardes prêt de toi. Le rythme de vos respirations est synchronisé. Je laisse tes doigts parcourir une dernière fois la partition du plaisir qui m'amène à mon apogée, puis je me blottis contre ton torse. Ton cœur bat encore le tempo mais cette fois-ci je ne joue pas… je savoure.